Le syndrome de Coffin-Siris
Le syndrome de Coffin-Siris (SCS) est un trouble génétique multi-systémique congénital rare. Hétérogène des points de vue clinique et génétique. Il inclut un large éventail de signes cliniques majeurs et mineurs.
Les signes caractéristiques majeurs comprennent un retard développemental ou cognitif léger à sévère (chez tous les patients), une hypoplasie ou une aplasie de la phalange distale/ongle du cinquième doigt (à la naissance, chez pratiquement tous les patients) et des traits grossiers du visage (généralement observés dans le temps).
Les traits distinctifs du visage comprennent des sourcils épais et des cils longs, une voûte nasale large, une bouche large aux lèvres supérieure et inférieure épaisses et évasées, ainsi que des oreilles de position ou de forme anormales.
Les caractéristiques mineures fréquentes incluent une petite taille, un retard de croissance staturo-pondérale, des difficultés pour s’alimenter, une microcéphalie, des manifestations ophtalmologiques (cataracte, ptosis, strabisme), des anomalies cardiaques (défauts de communication interventriculaire ou interauriculaire, tétralogie de Fallot, persistance du canal artériel), une hypertrichose (bras, visage, dos) et des cheveux clairsemés.
Les manifestations mineures incluent également une atteinte neurologique (malformation de Dandy-Walker, simplification gyral, agénésie du corps calleux, convulsions et hypotonie), une perte auditive, une laxité articulaire, des malformations génito-urinaires et rénales ainsi que des infections fréquentes. Un retard du développement et une scoliose apparaissent dans la petite enfance et l’enfance.
(source orphanet)
⬆️
N’hésitez pas à vous appuyer sur le Protocole National de Diagnostic et de Soin. Ce document, initié par le généticien Cyril Mignot, permet aux professionnels de santé de mieux appréhender le syndrome, de faciliter un diagnostic précis et d’optimiser la prise en charge thérapeutique. Nous vous recommandons également de joindre ce document aux demandes liées à la MDPH.
⬆️
Retrouver une présentation synthétique du syndrome créée par le groupe de travail « santé » validé par nos généticiens référents Cyril Mignot et Gijs Santen. Ce document doit vous permettre de mieux faire connaitre le syndrome à vos professionnels de santé.
🔎 Résultats de recherche sur le syndrome
Vous trouverez ici un résumé des anomalies observées chez un groupe de 116 patients, publié par Gijs Santen. Consultez le tableau récapitulatif des anomalies.
De plus, une deuxième étude en ligne, accessible à l’adresse suivante, présente les résultats d’observations sur 143 patients.
Informations utiles
Etiologie
Des mutations hétérozygotes ou des réarrangements génomiques causaux ont été rapportés pour les cinq gènes suivants (dans l’ordre de proportion décroissante chez les cas rapportés) : ARID1B (6q25.3), SMARCA4 (19p13.2), SMARCB1 (22q11.23), ARID1A (1p36.11), et SMARCE1 (17q21.2). Ces gènes codent pour les sous-unités du complexe BAF qui est impliqué dans la régulation de l’expression de gènes lors de développement. Le SCS et le syndrome de brachymorphie-onychodysplasie-dysphalangie pourraient représenter des variantes alléliques.
Diagnostic(S) Différentiel(S)
Le diagnostic différentiel inclut le syndrome de Nicolaides-Baraitser, le syndrome de brachymorphie-onychodysplasie-
Conseil Génétique
Une transmission autosomique dominante a été rapportée, cependant la majorité des cas sont dus à des mutations de novo. Un conseil génétique devrait être proposé aux familles touchées.
Méthode(S) Diagnostique(S)
En règle générale, le diagnostic est basé sur la présence des signes cliniques majeurs et au moins d’un signe clinique mineur, et peut être confirmé par un dépistage génétique moléculaire des gènes causaux. Des études récentes ont montré que l’hypoplasie ou l’aplasie de la phalange distale/de l’ongle du cinquième doigt ne constitue pas une manifestation obligatoire.
Diagnostic Prénatal
La majorité des mutations étant de novo, le diagnostic prénatal peut-être difficile à poser.
Prise En Charge Et Traitement
Le traitement est essentiellement de support et symptomatique. Une ergothérapie, une kinésithérapie et une orthophonie sont recommandées. Le développement et l’alimentation doivent être surveillés de près et les patients doivent être soumis à des examens ophtalmologiques et auditifs de manière régulière.